Comment ne pas inviter Delta et Omicron aux partys de Noël

«Vive le vent!» C’est en substance le message que le collectif COVID-STOP veut faire passer auprès des Québécois à l’approche de Noël. Dans leur guide disponible en ligne depuis mercredi, il insiste sur le fait que le coronavirus se transmet aussi dans l’air: «Il faut donc prêter une attention particulière à l’aération et à la ventilation des espaces intérieurs.» La situation se dégrade au fur et à mesure que le variant Omicron se répand et que l’efficacité des vaccins s’atténue, or «on est en retard au Québec sur la prise en compte de la transmission de la COVID-19 par aérosols et voie aérienne», observe la coordonnatrice médicale du collectif, la Dre Marie-Michelle Bellon. La médecin interniste signale que l’Organisation mondiale de la santé a pourtant révisé sa position à ce sujet au printemps dernier en mettant les aérosols sur un pied d’égalité avec les gouttelettes comme vecteurs de propagation. Dernièrement, l’administratrice en chef de la santé publique du Canada, la Dre Theresa Tam, a également rappelé le «rôle majeur» de la transmission aérienne dans la pandémie. Sans critiquer ouvertement l’approche de Québec, la Dre Bellon constate que le gouvernement «a mis ses œufs dans le même panier en misant tout sur la vaccination. Or ce n’est pas la panacée. Le vaccin protège bien contre les formes sévères de la COVID-19, mais mal contre la transmission». D’où la forte augmentation des nouveaux cas enregistrés ces dernières semaines. La bonne stratégie à adopter, selon l’interniste, serait plutôt celle du «fromage suisse»: «Chaque mesure a ses limites, c’est en les superposant qu’on réduit les risques.» Des partys aérés En plus de la vaccination et des gestes barrières, le collectif COVID-STOP veut ainsi ajouter une couche de protection additionnelle en recommandant à la population de se soucier de la qualité de l’air lors des partys de Noël. «Il faut considérer chaque invité comme un fumeur qui exhale des aérosols potentiellement contagieux», indique-t-on dans le Petit guide pour un temps des fêtes en santé. Pour se protéger et protéger les autres convives de cette «fumée infectieuse», le collectif recommande d’organiser son party dans une grande pièce à plafonds hauts, de créer un courant d’air permanent en gardant les fenêtres entrouvertes ou en mettant en marche la hotte de la cuisine ou le ventilateur de la salle de bain. À défaut, il est conseillé d’ouvrir la porte au moins cinq minutes par heure. Le guide mentionne aussi de demander aux invités de fermer le couvercle de la toilette avant de tirer la chasse. «Le virus se retrouve dans les selles et si l’on flushe la toilette sans fermer le couvercle, il s’aérolise. Si le suivant rentre sans masque, il va respirer ces aérosols», explique la Dre Bellon qui a crée le blogue Dans une zone Covid près de chez vous pour décrire son quotidien en zone chaude et rendre la pandémie plus concrète. À la fin du guide, on trouve également «la liste du Père Noël version COVID-STOP», autrement dit une liste d’hyperliens pour permettre aux gens de s’offrir des tests rapides, des masques N-95, des capteurs de CO2 ou encore des purificateurs d’air. «Nous n’avons aucun intérêt financier dans la vente de ces produits», précise le collectif.

Comment ne pas inviter Delta et Omicron aux partys de Noël

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