Comment je prévois de ne pas m'épuiser en 2023 dans une profession où c’est si facile

Je n'ai jamais considéré que j'étais une lâche. En fait, je me suis aventurée dans de nombreuses activités en ne m'inquiétant que rarement du résultat: le parachutisme, le marathon d'Athènes, la randonnée jusqu'au fond du Grand Canyon et l’ouverture de ma pharmacie. Il m'arrive de discuter avec d'autres pharmaciens propriétaires indépendants et la plupart disent que s'ils avaient su à quel point c’est difficile d'être un entrepreneur, ils auraient peut-être choisi une autre voie. Mais l'aurions-nous vraiment fait? Sous le costume surhumain de l'entrepreneur se cache toujours un simple être humain, après tout. En plus d'avoir des employés dont nous sommes responsables, des prêts qui donnent nos enfants en garantie, des lettres de crédit qui sucent une pinte de sang à chaque fin de mois et d'être au marbre pour tous les coups de circuit et les éliminations, nous devons aussi faire pipi, manger, pleurer quand nous sommes tristes et, oui, nous pouvons même avoir la Covid. Ne vous sentez pas trop désolés pour moi, mais lorsque mon mari est parti au début de la pandémie, j'étais dans mon bureau en train d'écouter son camion partir pour la toute dernière fois. J'ai retenu mes larmes, je me suis détournée de la morosité de la vie et j'ai aidé le prochain patient anxieux. Peut-être que de faire passer les autres en premier est une bonne thérapie. Selon la foi bouddhiste, toute la joie que contient le monde est venue en souhaitant le bonheur des autres. Toute la misère du monde vient du fait de vouloir le plaisir pour soi-même. Malgré ma volonté de réduire la souffrance des autres, même si j'enfile quotidiennement ma tenue de guerrière, je me suis récemment surprise à dire tout haut: «Je suis fatiguée de donner toute mon énergie et mes ressources à ma profession.» Cette machine pharmaceutique apparemment dévorante. Peut-être que la bienfaitrice en moi en a finalement trop fait? Ou, ai-je simplement été épuisée par la charge virale de ces trois dernières années? Ou peut-être, juste peut-être, qu'il est temps pour une autre version de ce que Lisa peut offrir au monde. Tout d'abord, je me suis dit que je devais m'occuper des petites choses, les «tâches quotidiennes», puisque j'aime vraiment ce que je fais, mais il faut bien que quelque chose cède. Je me suis dit: «Fais une liste»: Réduire au minimum la charge de travail après les heures de travail. Ne pas répondre aux textos des patients en dehors des heures de travail. Se désabonner des communications non essentielles. Considérer l'auto-soin comme un ESSENTIEL. Repenser l'emploi du temps de mon personnel, afin de maximiser les compétences pour mieux répondre aux besoins des patients et de me libérer autant que possible pour me concentrer sur les soins cliniques. Méditer quotidiennement. L'époque où un pharmacien communautaire pouvait être tout pour tout le monde est révolue, MAIS nous devrions avoir la liberté d'être le pharmacien que nous sommes censés être (ce qui peut signifier prendre du plaisir à changer les piles des montres, à réparer les vélos dans l'arrière-boutique ou à donner des produits en abondance). Je ne pense certainement pas que nous sommes tous pareils. Comment pourrions-nous l'être? Chacun de nos chemins vers et dans la pharmacie diffère, et donc nos pratiques devraient aussi différer. En tant que propriétaire d'une pharmacie depuis longtemps, mon expertise s'est grandement diversifiée, mais au détriment de ma vie privée (conscience rétrospective). Ce point est la plus grande ironie de ma vie, car je n'ai PAS pu trouver un autre endroit pour être la pharmacienne en consultation clinique que je veux être, et j'ai ainsi eu le plaisir/le fardeau de construire et d'exploiter le lieu de travail de mes rêves. Ma réflexion suivante: existe-t-il un autre chemin dans ce voyage? Ma liste a commencé à s'allonger avec quelques hypothèses: Vendre mon entreprise et travailler pour quelqu'un d'autre qui a un emploi de rêve à me proposer (un miracle??). Une autre idée folle m'est venue: peut-être que le programme de pharmacie pancanadien sera une excellente solution. Je ne veux pas gérer les stocks du gouvernement, alors je suggérerais à Justin de devenir le distributeur et d'embaucher des pharmaciens et des techniciens pour être «très accessibles» (à un salaire acceptable) et garantir «l'efficacité et la durabilité du système de santé» dont on se vante, mais que les propriétaires de pharmacies financent, actuellement. Que le gouvernement fédéral prenne en charge la distribution des médicaments et que je fournisse un travail contractuel en tant que consultante. Mais est-ce que je veux quand même garder ma pharmacie et me conformer au flux constant de restrictions et de règlements imposés à l'utilisation de ma vaste formation? Ici, au Manitoba, c'est un beau fouillis: sachez ceci, mais ne faites pas cela; comprenez ceci, mais passez d'abord par le médecin; faites des analyses sanguines, mais ne dites pas les résultats au patient avant que le médecin n’en prenne connaissance; ne vous vantez pas de ce que vous faites parce que tous les pharmaciens sont pareils (ugghh). Il y a environ huit ans, notre collège nous a dit que l'obtention d'une certification en médecine des voyages permettrait aux pharmaciens de prescrire des vaccins et d'autres médicaments liés aux voyages, mais cela ne s'est pas encore produit. J'ai un peu d'espoir dans le nouveau document de la Fédération internationale pharmaceutique (FIP) sur la mise à jour des réglementations pharmaceutiques afin d'intégrer les pharmaciens dans la prise en charge des maladies non transmissibles, rédigé par Ronald Guse, président du Forum FIP des organismes de réglementation des professions pharmaceutiques 2020-2022, Canada, et Gonçalo Sousa Pinto, responsable FIP du développement et de la transformation des pratiques. Je ne vivrai peut-être pas assez longtemps pour en bénéficier... alors, je vais peut-être me diversifier (encore). Quitter la pharmacie et devenir sexologue (je suis à mi-chemin de ce diplôme). Des options, des options. Quoi que je décide pour ce prochain chapitre de ma vie professionnelle, il inclura la vue d'un lac depuis la fenêtre de mon bureau à la maison, et beaucoup de temps pour être Baba Lisa (le petit-fils arrive en juin 2023).

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