Comité AQPP-FMOQ: amoindrir les difficultés entre les médecins de famille et les pharmaciens communautaires

En mettant sur pied leur comité conjoint en 2016, l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) et la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) ont voulu s’attaquer en premier lieu aux petits problèmes d’apparence anodine, mais qui compliquent le travail des cliniciens sur le terrain. Grâce aux travaux du comité, les membres des deux associations bénéficieront bientôt de nouveaux outils pour faciliter leurs échanges, mais aussi pour responsabiliser davantage les patients à faire les suivis nécessaires. De gauche à droite : le Dr Michel Vachon (FMOQ), Marie-Pascale Beaulieu (AQPP), Benoit Morin (AQPP), Carole Desrosiers (AQPP), le Dr Sylvain Dion (FMOQ) et Jean-François Leblanc (AQPP). Absent de la photo : le Dr Jacques Bergeron (FMOQ). Photo : AQPPLe comité conjoint AQPP et FMOQ a été fondé dans la foulée d’une rencontre qui comprenait un plus grand nombre d’instances représentant les médecins et les pharmaciens, dont les ordres professionnels, les fédérations médicales, l’AQPP et l’Association des pharmaciens d’établissements.Comme les interactions sont particulièrement nombreuses entre les médecins de famille et les pharmaciens communautaires, l’AQPP a demandé à la FMOQ qu’un comité conjoint soit mis sur pied. La première réunion du comité, composé de quatre représentants de la FMOQ et de trois représentants de l’AQPP, s’est déroulée en février 2016. Le comité a tenu sa septième rencontre à la fin du mois de mai.« La collaboration avec les médecins, je l’ai toujours connue, explique le pharmacien propriétaire Benoit Morin, membre du comité et administrateur au sein du conseil d’administration de l’AQPP. Mais nous travaillons plus souvent ensemble aujourd’hui, la communication est plus fréquente et plus compliquée, les changements réglementaires sont nombreux. C’était donc dans l’ordre des choses [que ce comité soit mis sur pied] et cela prenait de la volonté de part et d’autre. »« Au-delà des modifications législatives, la collaboration interprofessionnelle a mûri, poursuit le Dr Sylvain Dion, médecin de famille de Lac-Etchemins et deuxième vice-président de la FMOQ, qui siège aussi comité. Je ne suis pas sûr que nous aurions pu avoir les mêmes discussions franches il y a 10 ans. Nous avons tous appris à apprivoiser la collaboration. »L’un des principaux objectifs du comité est de trouver des solutions aux problèmes de communication qui persistent entre les médecins, les pharmaciens et leurs patients. « En établissement, les professionnels travaillent sous le même toit, alors qu’un médecin de famille interagit avec des pharmaciens qui travaillent dans différentes pharmacies communautaires, explique le Dr Dion. Ce contexte est de nature à générer davantage de difficultés de communication. Le but du comité est notamment d’amoindrir ces irritants en mettant sur la table la réalité vécue par les médecins et les pharmaciens. »Grâce aux travaux du comité, l’AQPP et la FMOQ publieront cet été un guide de bonnes pratiques cliniques et administratives de prescription et de represcription, qui devrait ouvrir la voie à une formation qui sera donnée aux membres des deux organisations. « De la formation, il y en a à faire des deux côtés », note Benoit Morin.Cet été, l’AQPP et la FMOQ transmettront aussi à leurs membres une affiche afin de responsabiliser davantage les patients. L’affiche, qui pourra être installée autant en pharmacie communautaire qu’en clinique médicale, vise notamment à rappeler aux patients qu’ils sont responsables d’obtenir un rendez-vous médical afin de renouveler les ordonnances dont ils ont besoin lorsqu’elles viennent à échéance.Parmi les autres dossiers sur lesquels travaille le comité, Benoit Morin et le Dr Sylvain Dion mentionnent les nouvelles activités que peuvent réaliser les pharmaciens grâce à la loi 41. L’information à transmettre et à recevoir concernant la prolongation d’une ordonnance est un exemple d’incompréhensions fréquentes, remarquent-ils. Grâce aux recommandations du comité, l’AQPP et la FMOQ ont fait une demande conjointe de modification réglementaire auprès du Collège des médecins du Québec et de l’Ordre des pharmaciens du Québec afin que les processus administratifs actuels soient allégés pour les cliniciens.Autre exemple de collaboration rendue possible grâce au comité : compte tenu des changements de réglementation concernant les modalités de remboursement des inhibiteurs de la pompe à protons, l’AQPP a rédigé un feuillet explicatif destiné aux patients, qu’elle a ensuite transmis à la FMOQ.Par ailleurs, il sera également plus facile pour l’AQPP et la FMOQ de faire parfois front commun pour certaines demandes destinées aux instances gouvernementales, comme pour certains problèmes liés au Dossier Santé Québec, à titre d’exemple.« Il faut envoyer le message aux patients que les médecins et les pharmaciens travaillent ensemble pour eux, souligne Benoit Morin. Mais qu’ils sont eux aussi des partenaires. »

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