Chevauchement: une mesure complexe à mettre en place

La rémunération de la période de chevauchement des quarts de travail des infirmières est difficile à implanter dans certains établissements de santé, constate la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ).La clause fait partie de la nouvelle convention collective signée par le syndicat le 25 février dernier. Elle consiste à rémunérer la période de 15 minutes à la fin du quart de travail d'une infirmière lorsqu'elle transmet à sa remplaçante les plus récentes informations sur les patients.La clause équivaut à une bonification salariale de 3,45 %. Elle s'applique au personnel soignant qui travaille dans un établissement ouvert 24 heures sur 24.Selon la présidente de la FIQ, Régine Laurent, l'implantation de la mesure ne causerait aucun problème dans la plupart des établissements « qui sont de bonne foi ».Elle explique que la nouvelle convention collective est plus flexible, car elle permet à chaque établissement d'implanter la rémunération du temps de chevauchement selon ses propres modalités.Régine Laurent rappelle toutefois qu'il y a une limite à ne pas franchir. « Il faut faire attention de ne pas travestir le sens de la clause. Elle stipule que ce qui se fait depuis toujours, soit le transfert des dossiers entre les professionnelles qui finissent leur quart de travail et celles qui le commencent dans les établissements ouverts 24 heures sur 24, doit maintenant être payé. »Ce temps de chevauchement ne peut pas servir à une formation, prévient la présidente de la FIQ. Il faut également que les établissements évitent d'exclure certaines infirmières sous de faux prétextes, ajoute-t-elle.À titre d'exemple, l’Association québécoise d’établissements de santé et de services sociaux (AQESSS) affirmait en mars dernier qu'il était possible que certaines salariées « ne soient pas visées par la mesure s’il n’y a pas de transmission d’informations cliniques », comme dans les services d'Info-Santé.Régine Laurent estime au contraire qu'il peut tout à fait y avoir un transfert d'informations fait entre les infirmières travaillant dans un service d'Info-Santé. « Un patient peut appeler une première fois et rappeler une seconde fois quelques heures plus tard, après qu'il y a eu une rotation. »« Je comprends que cette mesure ait été négociée sans le consentement de chaque établissement, mais son application ne devrait pas représenter la mer à boire », souligne Régine Laurent.Rappelons que les infirmières qui travaillent dans des services où les soins ne sont pas assurés sur 24 heures, par exemple dans les cliniques externes, ont plutôt droit à une prime salariale de 2 %. Contrairement à la clause de bonification salariale de 3,45 %, la prime de 2 % ne fait pas partie du calcul pour la retraite.

Chevauchement: une mesure complexe à mettre en place

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