C’est l’gros party à Caraquet du 1er au 15 août

« Comme d’habitude, il va sûrement lancer le 48e Festival acadien de Caraquet, au Carrefour de la Mer, par un bref discours de bienvenue. La population adore ça. »«Il », c’est le maire Antoine Landry qui, avant d’entrer en politique municipale, fut un infatigable promoteur du tourisme au Nouveau-Brunswick avant de fonder le Village historique acadien et de l’administrer pendant plusieurs années. Chaleureux, toujours prêt à parler de sa région, M. Landry est un optimiste à tous crins, ce que certains lui reprochent parfois. Car l’économie du nord du Nouveau-Brunswick est loin d’être suffisamment forte pour faire bien vivre tout le monde.N’empêche, il y a quelques mois, il me parlait des belles réalisations des Acadiens de la péninsule – environ 60 000 –, dont l’implantation de quelques filiales d’entreprises européennes, françaises surtout. « En retour, notre premier ministre a invité le président Sarkozy à passer quelques jours au Nouveau-Brunswick. »Cent kilomètres plus loin, à Nigadoo, c’est un discours bien différent. Georges Frachon y possède un petit hôtel-restaurant depuis 38 ans. « On a tout perdu ces 20 dernières années, dit-il. Foresterie, usines..., les pêcheries sont à la baisse et le tourisme aussi. »Passons. Car, de toute façon, quelle que soit la réalité économique, ce n’est pas ce qui empêcherait la population de se rassembler et de célébrer. « La fête, dit Donat Lacroix, pêcheur de homards, poète et chansonnier, c’est ce qui nous a sauvés tout au long de notre histoire. » Une grande fête de famille, quoi, pour une communauté francophone dont on parle trop peu et qui semble éprouver un besoin vital de réaffirmer toujours son identité. L’Acadie qui pleure, l’Acadie qui rit, l’Acadie qui fête le plus souvent possible, serait-ce pour s’étourdir, pour conjurer l’angoisse d’être si peu nombreux en terre d’Amérique ?C’est la fête!À l’approche du 15 août, jour de la fête nationale et de l’Assomption, la péninsule tout entière est en liesse. On pose les banderoles au-dessus des rues, on sort les drapeaux tricolores frappés de l’étoile jaune, celle de Marie. On décore les bateaux de pêche, la façade des maisons, l’hôtel de ville et les églises… Bref, tout au long de la Baie-des-Chaleurs, de Bathurst à Shippagan et jusqu’à la pointe de l’île Miscou, où les baigneurs se rassemblent, cette partie de l’Acadie montre toute sa vitalité.Concerts, théâtre, spectacles en plein air, musiciens et chanteurs animeront la « main », c’est-à-dire le boulevard Saint-Pierre, qui est en fait la route 113, balades en mer et jeux pour les enfants se succéderont jusqu’au 15 août. En tout, 52 spectacles et événements culturels dont beaucoup seront donnés au Centre culturel de Caraquet, à l’École des pêches et, surtout, au Carrefour de la mer, belle esplanade qui domine le port, près du monument aux pêcheurs disparus.Le programme des quatre premières journées d’août est chargé et débutera par la messe des pêcheurs animée par la Chorale grégorienne de la péninsule, dans l’église Saint-Pierre-aux-Liens, suivie par la bénédiction des flottilles de pêche et les discours de circonstance. Et puis il y aura une brève procession jusqu’à la chapelle de Sainte-Anne-du-Bocage – site historique –, à l’extrémité ouest de la ville, là où tout a commencé. En 1758-1760, une quarantaine de familles qui avaient subi la déportation choisirent de s’installer à cet endroit, face à la mer. Elles avaient à leur tête un certain Alexis Landry qui, depuis, passe pour être l’ancêtre de tous les Landry d’Amérique.Plus à l’est, passé Bas-Caraquet et Shippagan, qui abrite une importante flotte hauturière et un aquarium géant, on découvre les îles Lamèque et Miscou. Dans la première île, bordée de jolis villages côtiers, le Centre écologique de la péninsule offre une exposition permanente sur le milieu environnant. La région se prête bien aux excursions de pêche en mer et aux balades dans la Baie-des-Chaleurs. Il y a bien quelques plages dans ces deux îles, mais les meilleurs endroits, là où l’eau se réchauffe vite parce que peu profonde, se trouvent dans le parc provincial de Maisonnette et le long de la plage centrale de l’île Miscou. À l’extrémité nord de l’île, le phare octogonal, construit en 1856, est toujours en fonction. On peut le visiter durant tout le mois d’août.Le Festival... et encore plusMême si Caraquet est une petite ville, l’intérêt ne se limite pas aux spectacles du Festival acadien. Il y a le Théâtre de l’Acadie et le Centre culturel, où il se passe toujours quelque chose, et trois ou quatre restos-bars où se produisent en soirée chanteurs et musiciens. Et puis, il y a le Village historique acadien, à l’ouest de la ville, pour quiconque s’intéresse à l’évolution de la société acadienne. Ces 10 dernières années, on a doublé sa superficie et le nombre de bâtiments authentiques illustrant l’histoire et le mode de vie des Acadiens de 1770 à 1939 environ. Un personnel expérimenté, en costume d’époque, se charge d’accueillir les visiteurs et de répondre à leurs questions. L’endroit idéal où passer quelques heures agréables. Droits d’entrée : 16 $ par jour.Renseignements touristiques506 726-2600 ou 1 877 721-2200Festival de Caraquet506 727-2787Village historique acadien506 726-2600Auberge de la Baie (54 chambres)506 727-3485Hôtel Château Albert (situé dans le Village acadien)sans frais 1 872 721-2200Hôtel PaulinConstruit en 1891, bonne cuisine1 866 727-9981

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