Centre de rhinosinusologie du CHU de Québec: quatre ORL surspécialisés unissent leurs forces

La plupart des oto-rhino-laryngologistes (ORL) exercent en solo. L’un d’entre eux, le Dr Pierre Boisvert, qui s’était surspécialisé pour devenir le premier rhinosinusologue au pays, s’est dit un jour que les patients gagneraient à ce que les ORL regroupent leurs forces dans un même hôpital. Il a fallu 10 ans pour concrétiser ce projet, mais aujourd’hui le Centre de rhinosinusologie du CHU de Québec, aménagé à l’intérieur de l’Hôpital du Saint-Sacrement, regroupe, entre autres, quatre ORL surspécialisés en rhinosinusologie, un fait unique au Québec et au Canada. Deux acteurs de premier plan dans la réalisation du Centre de rhinosinusologie du CHU de Québec, les Drs Simon Gagnon et Pierre Boisvert. Photo : Denis MéthotAu cours de sa carrière, le Dr Boisvert n’a pas bénéficié des avantages de cette concentration des ressources dans son domaine d’expertise. Il a pris sa retraite à l’âge de 69 ans, au moment où le Centre entrait en activité. Il n’en reste pas moins très heureux de l’héritage qu’il laisse derrière lui. La mise sur pied de ce milieu clinique a permis de réunir sous un même toit les expertises variées de plusieurs ORL et d’augmenter les situations d’échanges sur des cas rares et complexes. On peut y traiter notamment des tumeurs et des cancers qui se développent dans les sinus. Cette nouvelle unité dispose de deux salles d’opération intégrées qui leur permettent de réunir différentes technologies lors de chirurgies délicates.L’acquisition d’une technologie de radiofréquence permet de réaliser en clinique externe des chirurgies autrefois pratiquées au bloc opératoire sous anesthésie générale et qui exigaient une longue période de récupération. La radiofréquence élimine les risques d’hémorragie. Aujourd’hui, le patient opéré avec cette technologie sous anesthésie locale peut souvent reprendre le travail dès le lendemain ou en 48 heures.La sinusite chronique, un problème très répanduLa sinusite chronique, un problème très souvent traité par les quatre ORL surspécialisés en rhinosinusologie, est considérée comme chronique quand les symptômes durent plus de 12 semaines. Selon le Dr Boisvert, 5 % à 10 % de la population de l’Amérique du Nord en souffre.Ce problème peut s’installer à tout âge chez un adulte. Celui-ci présente une sinusite aiguë, qui, si elle n’est pas maîtrisée, se transforme en sinusite chronique qui chamboule son existence. Des gens en viennent à perdre le goût, l’odorat, éprouvent des maux de tête, toussent et font de l’asthme.« Des études ont démontré que la sinusite chronique peut entraîner autant de problèmes de qualité de vie que l’arthrite rhumatoïde ou l’angine de poitrine », mentionne le Dr Boisvert. Leur état peut nécessiter le recours à une chirurgie.À ce chapitre, d’immenses avancées ont été réalisées au cours des années. La plupart des problèmes de rhinosinusologie peuvent être traités par des ORL réguliers, mais les cas plus complexes ou plus difficiles doivent être adressés à leurs collègues davantage formés. C’est là que les surspécialistes de l’Hôpital Saint-Sacrement entrent en action.« Quand j’ai commencé ma pratique en ORL, les patients étaient gardés au lit pendant une semaine. Aujourd’hui, ils entrent le matin et ressortent en fin de journée », se réjouit le Dr Boisvert, qui aura exercé dans sa surspécialité de 1981 à 2016. Le Centre de rhinosinusologie de l’Hôpital Saint-Sacrement dessert les territoires du CHU du Québec, répartis entre la Gaspésie et la Côte-Nord, et la Mauricie. À voix basse, le Dr Boisvert dit s’attendre à ce que le message se transmette et à ce que le Centre en vienne à recevoir des patients des régions de Montréal et de l’Estrie.

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