C. difficile en forte diminution: Un probiotique donné aux patients recevant des antibiotiques a produit d’excellents résultats

En plus de s’attaquer vigoureusement au SARM, l’Hôpital Pierre-Le Gardeur a pris des mesures énergiques et même novatrices pour contrer la bactérie Clostridium difficile. Vers 2001, l’hôpital déclarait environ 120 cas de C. difficile par année. Une éclosion a porté le nombre annuel de cas à 180. Aujourd’hui, on n’en compte qu’une vingtaine par an grâce à une série de gestes spécifiques.Chaque jour, les quatre microbiologistes-infectiologues de l’établissement (auxquels se joint occasionnellement leur collègue Amir Khadir) révisent la liste des antibiotiques et la modifient pour d’autres moins susceptibles de transmettre C. difficile. Cet exercice de pharmacovigilance fait en sorte que l’Hôpital Pierre-Le Gardeur est l’un des hôpitaux qui utilisent le moins d’antibiotiques au Québec.En outre, des capsules de probiotiques Bio-K+ fabriquées au Québec sont remises aux patients qui reçoivent des antibiotiques. « Nous sommes le seul hôpital à les donner de façon systématique, note le Dr Pierre-Jean Maziade. C’est une ordonnance permanente pour les patients adultes. Dès qu’ils recoivent un antibiotique, on leur donne un probiotique afin d’éviter de contracter C. difficile. Résultat, nous formons l’un des hôpitaux qui a l’un des taux les plus bas de C. difficile au Québec, même si nous avons la souche virulente. »À ce jour, plus de 30 000 patients y ont reçu des probiotiques depuis 2004, ce qui fait de l’Hôpital Pierre-Le Gardeur l’un des établissements à avoir le plus d’expérience en milieu hospitalier dans ce domaine. Il est devenu en quelque sorte un laboratoire de suivi pour l’usage de ce produit en lien avec les antibiotiques.L’Hôpital Pierre-Le Gardeur a aussi peu de cas d’une autre infection nosocomiale, l’entérocoque résistant à la vancomycine (ERV), même s’il est entouré d’hôpitaux qui en ont, souligne le Dr Maziade.ProjetsMême s’il affiche d’excellents résultats, l’établissement poursuit ses efforts dans d’autres champs en vue de diminuer les infections de plaies postorthopédiques, de sondes urinaires, et les pneumonies aux soins intensifs.

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