Bonnes pratiques: prise en charge de la bronchiolite du nourrisson en première ligne

Les professionnels de la santé de première ligne sont fréquemment confrontés à la bronchiolite, maladie respiratoire virale la plus courante chez les nourrissons. Elle touche principalement les enfants de moins de deux ans et est généralement causée par le virus respiratoire syncytial (VRS), bien que n'importe quel autre virus puisse en être responsable. Lorsqu’ils sont confrontés à ces nourrissons et à l’anxiété de leurs parents ou aidants, les professionnels de santé estiment souvent qu’ils doivent «faire quelque chose», et prescrivent alors des interventions dont l’efficacité n’est pas prouvée et qui n'ont souvent aucun impact sur la maladie.Pour les aider, les auteurs de la campagne Choisir avec soin Canada ont défini une approche du diagnostic et de la prise en charge de la bronchiolite chez les nourrissons en milieu de soins primaires. L'objectif est d'optimiser la prise en charge et d'éviter les traitements, les examens et les coûts inutiles.À lire aussi: Une étude prouve que l'air froid améliore les symptômes du croup chez les enfantsDiagnosticLa bronchiolite est diagnostiquée cliniquement. Elle se manifeste généralement chez les nourrissons âgés de moins de 24 mois. Ces enfants ont généralement des antécédents de maladie des voies respiratoires supérieures, ainsi qu’une respiration bilatérale sifflante ou crépitante, des difficultés respiratoires accrues (grognements, évasement nasal, rétractions) ou une augmentation de la fréquence respiratoire. Aucun examen (radiographie pulmonaire ou tests de laboratoire, par exemple) n'est nécessaire pour établir le diagnostic, que le nourrisson soit ausculté au début, au cours ou en fin de maladie, ou s'il continue de tousser après quelques semaines.Les diagnostics différentiels à envisagerL'asthme, qui ne peut pas être diagnostiqué de manière fiable chez les enfants de moins de 12 mois, mais qui peut être envisagé chez ceux qui ont des antécédents d'atopie ou une respiration sifflante récurrente.La pneumonie (résultats unilatéraux, fièvre > 39°C)Le croup (stridor ou toux rauque)Aspiration d'un corps étranger (signe unilatéral, pas de prodrome)Laryngomalacie (stridor avec changements de position)La prise en charge dépend de la gravité de la maladieLes cas légers ne présentent pas de détresse respiratoire ou une détresse respiratoire légère, sont bien hydratés et s'alimentent correctement. Ces enfants peuvent généralement être pris en charge en ambulatoire et à domicile.Les cas modérés présentent une détresse respiratoire modérée (tachypnée avec fréquence respiratoire > 60 respirations/min), une alimentation insuffisante et une brève apnée. Ces enfants doivent souvent être évalués, pris en charge et placés en observation aux urgences. L'hospitalisation peut s'avérer nécessaire s’ils présentent une détresse respiratoire sévère, une déshydratation ou un apport hydrique insuffisant, une cyanose ou une apnée, mais également si la famille est incapable de faire face à la situation et si le nourrisson présente un risque de maladie grave.Les cas graves présentent une détresse respiratoire sévère, sont incapables de s'alimenter ou sont cliniquement déshydratés, léthargiques, avec de fréquentes apnées. Une prise en charge au service des urgences et une hospitalisation sont nécessaires.Ce qu'il faut faire et ne pas faireCe qu'il faut faire dans la prise en charge de soutienAssurer un apport hydrique adéquat: encourager les familles à nourrir fréquemment le nourrisson par petites quantités.Aspiration: l'aspiration des voies nasales à l'aide d'un appareil commercial peut être bénéfique, en particulier avant la tétée.Gérer la fièvre: traiter la fièvre avec des antipyrétiques.Responsabiliser les familles: fournir des ressources pour la prise en charge à domicile et des instructions claires sur le moment où il faut consulter. Fournir une «ordonnance virale» indiquant la marche à suivre pour soulager l’enfant et gérer ses symptômes (un exemple d'ordonnance virale est disponible dans la boîte à outils ci-dessous).Boîte à outils: consultez et utilisez la trousse d’outils sur la bronchiolite publiée sur le site de Choisir avec soin. Elle comprend une fiche d'information pour les familles, des affiches et des économiseurs d'écran qui peuvent être utilisés pour sensibiliser les familles et définir les attentes avant et pendant une visite. Elle permet aussi de cibler les symptômes qui justifient de retourner voir le prestataire de soins ou de demander des soins médicaux plus immédiats (par exemple, l'enfant a une fièvre persistante > 38°C pendant plusieurs jours; des symptômes qui ne s'améliorent pas en un ou plusieurs jours ou qui s'aggravent; l’enfant a des difficultés à respirer, des vomissements persistants ou ne boit pas) Suivi: organiser un suivi rapproché si nécessaireCe qu'il ne faut pas faireNe mesurez pas la saturation en oxygène si l'enfant semble en bonne santé et que sa maladie est bénigne.Ne demandez pas de radiographie pulmonaire.Ne demandez pas d'analyses sanguines de routine, sauf en cas d'indication clinique (déshydratation, nourrisson fébrile, etc.).Ne prescrivez pas de salbutamol, de corticostéroïdes (inhalés ou oraux) ou d'adrénaline.Ne prescrivez pas de test viral respiratoire complet.Ne prescrivez pas d'antibiotiques.Dans l'ensemble, les prestataires de soins de santé et les familles doivent se concentrer sur la gestion des symptômes, éviter les interventions non fondées sur des données probantes et comprendre les signaux d'alerte qui justifient une évaluation plus approfondie.

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