Bilan comparatif des médicaments: un guide à l'intention des pharmaciens d'établissements

Depuis janvier 2006, les établissements de santé ont l'obligation d'effectuer des bilans comparatifs des médicaments (BCM) pour obtenir la reconnaissance d’Agrément Canada, un organisme privé, sans but lucratif et indépendant, qui évalue la qualité des services d’organismes de santé et de services sociaux.Les établissements de santé du Québec se soumettent tous les trois ans à une telle évaluation auprès des organismes d’agrément reconnus.Le BCM compare la liste des médicaments (incluant les médicaments en vente libre) et des produits de santé naturels du patient avec les ordonnances émises à chaque transition de son épisode de soins (admission, transferts d’unités de soins ou d’établissements de santé, congé).Si des divergences sont observées entre les deux listes, le prescripteur est avisé et la situation est corrigée s’il y a lieu, pour éviter des erreurs médicamenteuses. Par exemple, des BCM sont effectués à l’urgence à partir du profil pharmacologique d’un patient obtenu de sa pharmacie communautaire et les médicaments prescrits à l’urgence.Sécurité des patientsLe BCM a été instauré pour assurer une meilleure sécurité des patients. «Dans les erreurs médicamenteuses, on a identifié comme un problème majeur les oublis et les duplications de traitement au moment où les patients changent d’unités de soins, explique Linda Vaillant, directrice générale de l’Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec (APES). Si on ne connaît pas la liste des médicaments d’un patient à l’admission, on risque de commettre une erreur qui perdurera tout au long de son hospitalisation.»Pour aider ses membres à mettre en place le BCM dans leur établissement de santé, l'APES a publié récemment un ouvrage intitulé Guide sur la réalisation du BCM dans les établissements de santé québécois, fruit des réflexions du Groupe de travail sur le BCM de l’APES. «Certains membres nous ont dit qu’ils ne savaient pas par où commencer pour implanter un tel programme qui représente une charge importante de travail dans un contexte de pénurie d’effectifs», explique Linda Vaillant.Très pratique, ce guide contient différents exemples de documents, notamment un énoncé de politiques et de procédures et plusieurs formulaires (consentement du patient, BCM à l’admission, BCM au transfert d’unité de soins et BCM au congé, etc.).Essentiellement pour les patients polymédicamentésLinda Vaillant précise que, bien que les pharmaciens soient au cœur de l’implantation du BCM, la collaboration des autres professionnels de la santé est primordiale. Elle souligne aussi qu’il est impossible de mettre en place le BCM pour tous les patients et dans toutes les unités de soins. «On doit cibler, par exemple, tous les patients qui prennent huit médicaments ou plus, qui présentent certaines pathologies ou certains facteurs de risque. »Des dirigeants de l’APES ont rencontré les autorités d’Agrément Canada pour leur remettre un exemplaire du guide. «Nous leur avons expliqué les réalités du Québec, par exemple la délégation de la vérification contenant-contenu aux assistants techniques en pharmacie et le retard dans l’informatisation des hôpitaux pour qu’ils puissent tenir compte de ces éléments lors de leur évaluation», précise Linda Vaillant.Les membres de l'APES peuvent télécharger gratuitement le Guide sur la réalisation du BCM dans les établissements de santé québécois sur le site Internet de l’APES, section réservée aux membres (www.apesquebec.org).

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