Beaucoup d’efforts déployés dans le développement d'un vaccin contre la maladie de Lyme

Bien que la prévention de la maladie de Lyme reste difficile à mettre en œuvre, le monde de la recherche est animé par des efforts visant à combattre ce fléau de plus en plus répandu. Trois approches prometteuses en matière de vaccination et de prévention se démarquent: les travaux sur un nouveau type de vaccin traditionnel, l'injection d'anticorps pour conférer une protection et les débuts des vaccins à ARNm. Le vaccin LymePrEP (2217LS), développé par l'organisation à but non lucratif MassBiologics de l'école de médecine UMass Chan de Boston, est probablement le plus novateur. LymePrEP n'est pas exactement un vaccin, mais plutôt une alternative à un vaccin. Il s'agit d'une injection d'anticorps anti-Lyme qui confère une protection préventive en immobilisant la bactérie dans l'intestin de la tique pendant qu'elle se nourrit de son hôte humain. À consulter: Quiz: La maladie de Lyme en images Selon une annonce de MassBiologics concernant ses essais de phase 1 en 2022, un anticorps anti-Lyme humain est directement administré par injection à une personne, plutôt que de déclencher la production des anticorps nécessaires par le système immunitaire, par exemple. À son tour, cet anticorps est délivré à une tique qui pique son hôte, où il arrête le cycle de l'infection. Il s'agit d'un «médicament bloquant la transmission», a indiqué le Dr Mark Klempner dans le communiqué. Il est professeur de médecine à l'Université du Massachusetts (UMass), mais n'a pas répondu aux demandes d'entrevue. En supposant que tout se passe bien, LymePrEP consisterait probablement en une injection annuelle administrée juste avant le début de la saison des tiques. La question de savoir si des rappels seraient nécessaires pour cette approche prophylactique est encore à l'étude dans le cadre d'essais cliniques. L'alternative vaccinale utilise l'anticorps monoclonal spécifique de la protéine de surface externe A (OspA) qui, dans des études antérieures, s'est avéré offrir une protection contre l'infection par Borrelia burgdorferi, la cause principale de la maladie de Lyme en Amérique du Nord. L'OspA a été initialement identifié comme l'anticorps clé qui conférait une protection dans l'ancien vaccin LYMErix. À lire aussi: Les tiques migrent de plus en plus au nord au Québec, et sont plus nombreuses LYMErix était un vaccin recombinant plus traditionnel approuvé par la FDA américaine en 1998, mais il a été volontairement retiré du marché au bout de trois ans. Ce retrait est dû à une combinaison de pressions antivaccinales, d'un coût de production élevé, d'une faible demande, d'une baisse des taux de maladie de Lyme dans les années 1990 et d'un recours collectif alléguant que le LYMErix a provoqué de l'arthrite chez un petit nombre de personnes ayant reçu le vaccin. Le vaccin aurait permis de réduire de près de 80% les nouvelles infections chez les adultes vaccinés. Revenons à LymePrEP. Bien que le recrutement ait été achevé pour les essais de phase 1 de détermination de la dose et l'innocuité, les résultats n'ont pas encore été publiés. Le traitement est testé sur des participants qui n'ont pas été exposés à la maladie de Lyme. Une autre approche potentielle de la protection contre la maladie de Lyme est le vaccin VLA15 développé par Valneva et Pfizer. Il s'agit d'un vaccin plus traditionnel à sous-unités protéiques multivalentes qui fait l'objet d'une série d'études d'innocuité et d'efficacité et qui utilise un mécanisme d'action établi ciblant l'OspA. Il couvre les six sérotypes OspA les plus courants associés à la maladie humaine et serait le plus proche d'une éventuelle approbation. Une étude de phase 2 a montré que les niveaux d'anticorps anti-OspA restaient supérieurs aux valeurs de base six mois après l'achèvement d'un calendrier de vaccination à trois doses ou à deux doses. Une étude de phase 3 en cours montre que les taux d'anticorps anti-OspA sont plus élevés avec un schéma de vaccination à trois doses qu'avec un schéma de vaccination à deux doses. Il existe également une étude de phase 3 sur le vaccin VLA15 contre la maladie de Lyme (Vaccine Against Lyme for Outdoor Recreationists - VALOR) qui inclut des enfants et des adultes en bonne santé qui vivent dans des zones où vivent des tiques ou qui s'y rendent. Cependant, le recrutement pour cette vaste étude a récemment été interrompu en raison de problèmes administratifs et de confusion dans le recrutement. À lire aussi: INSPQ: rebond des cas de maladie de Lyme au Québec en 2021 Plusieurs candidats à des vaccins à ARNm contre la maladie de Lyme ont également été annoncés. Deux d'entre eux proviennent de Moderna: l'ARNm-1982, conçu pour produire des anticorps spécifiques de Borrelia burgdorferi, et l'ARNm-1975, qui peut produire des anticorps spécifiques des quatre principales espèces de Borrelia que l'on trouve aux États-Unis et en Europe. Ces deux vaccins utilisent une approche à sept valences pour répondre à la complexité biologique de la maladie de Lyme. Un autre vaccin candidat à base d'ARNm, appelé 19ISP, fait l'objet d'essais initiaux sur les animaux avec un groupe de recherche américain et canadien, comprenant l'Université Yale et Acuitas Therapeutics de Vancouver. Il utilise plusieurs antigènes et une approche qui cible les tiques, les incite à cesser de se nourrir, à se détacher de leur hôte et à ne pas transmettre la maladie. La chasse est ouverte, car d'autres molécules pour des vaccins potentiels sont également étudiées par d'autres groupes dans le monde.

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