Avenir de l’éducation médicale au Canada : Un rapport bien accueilli par les étudiants et les résidents québécois

La Fédération médicale étudiante du Québec (FMEQ), qui regroupe les étudiants en formation prédoctorale, accueille avec optimisme les recommandations du rapport L’avenir de l’éducation médicale au Canada (AEMC).« L’augmentation importante des cohortes d’étudiants des dernières années a entraîné une saturation des milieux de stages, comme les hôpitaux, a commenté la présidente de la FMEQ, Myriam Auclair. La hausse des admissions en médecine au Québec a été beaucoup plus rapide qu’ailleurs au Canada. Il est devenu extrêmement difficile d’avoir une exposition clinique adéquate. Dans certaines spécialités, comme l’obstétrique et la pédiatrie, on ne voit pas le nombre de cas nécessaires pour obtenir un bon apprentissage. Ce rapport offre des pistes de solution pour soulager cette pression. »La FMEQ a été impliquée tout au long du processus qui a conduit à ce rapport. L’un de ses membres, Mathieu Moreau, représentait les étudiants du Québec au comité directeur.Myriam Auclair se réjouit en tout premier lieu du questionnement qui a abouti à la création de l’AEMC. « On voit que nos craintes quant à la formation médicale ont été reconnues et qu’il y a une volonté d’apporter des changements afin que la formation soit mieux adaptée à la réalité d’aujourd’hui », dit-elle.La FMEQ juge particulièrement essentielle la recommandation 6 portant sur la diversification des contextes d’apprentissage. La Fédération insiste aussi sur l’importance de la recommandation 5, qui a trait au curriculum caché, bon ou mauvais, et au dénigrement dans les facultés, notamment à l’égard de la médecine familiale.La FMEQ se réjouit aussi de l’introduction de mini-entrevues multiples dans le processus d’admission afin d’augmenter sensiblement le nombre de critères d’évaluation.Tout en étant favorable au recrutement d’étudiants de tous les milieux socioéconomiques et soucieuse de montrer qu’il est possible d’être admis en médecine, la FMEQ se dit toutefois opposée à la discrimination positive et réclame le maintien de critères de sélection élevés pour tous.Réaction des résidentsRésidente en anesthésiologie à l’Université de Sherbrooke, la Dre Marie-Andrée Girard a été la seule membre de la FMRQ, dont elle est trésorière, à siéger au comité directeur qui a mené à la rédaction de ce rapport, et elle fait partie du comité d’implantation des recommandations. Elle juge que ce rapport était devenu indispensable en raison des changements survenus ces dernières années en médecine et pour répondre aux besoins futurs de la société. « Nous aurions pu faire 1000 recommandations, mais les facultés auraient été perdues, précise la Dre Girard. Les 10 recommandations retenues représentent les 10 thèmes qui nous ont paru les plus importants. »Selon elle, jusqu’ici, le système de formation médicale canadien allait certes dans la bonne direction, mais il était à risque de dévier et il fallait le recentrer. D’où l’importance de ce travail de réflexion qui aura pris trois ans. Avec ce rapport, la médecine de famille devrait bénéficier d’une plus grande place lors des études prédoctorales et les étudiants seront plus exposés à l’omnipratique, notamment dans de petits milieux. Le Québec le faisait bien avec ses campus décentralisés. Ses quatre facultés de médecine s’efforcent déjà d’offrir de la formation en région. C’est un atout en sa faveur, constate la Dre Girard.Elle croit toutefois que la province doit travailler sur ses critères d’admission afin d’offrir une meilleure représentation des diverses communautés en médecine. À son avis, il faut changer la pondération de ces critères.Parmi les 10 recommandations de base, elle juge très importante celle qui porte sur la souplesse du cursus.Actuellement, le modèle de formation médicale repose sur le temps. Les étudiants ont un nombre de semaines donné dans telle spécialité. Le but, soutient-elle, ne devrait pas être de former un étudiant en trois, quatre ou cinq ans, mais d’atteindre un objectif et de former un médecin compétent.« Je crois fondamentalement que le système va s’adapter ou devra s’adapter. Grâce à ces changements, le cursus médical sera plus humain et on cessera ainsi de penser que tous les étudiants apprennent au même rythme », conclut-elle.

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