Avec la capitation, tout le monde est gagnant!

La rémunération à l'acte ne fonctionne plus. Ce modèle de rémunération n'encourage pas l'efficacité. Il y a suffisamment de médecins de famille au Québec, mais le modèle actuel ne favorise pas vraiment une prise en charge d'un plus grand nombre de patients. Et les médecins peuvent gagner plus d'argent (pour rembourser leurs dettes d'études faramineuses et leurs maisons hors de prix) en travaillant dans des cliniques sans rendez-vous ou en exerçant à l'hôpital. J'ai fait les deux. J'ai également travaillé à l'acte pendant 35 ans et à la capitation pendant 13 ans. De nombreux médecins généralistes travaillent également dans d'autres domaines comme les cliniques de perte de poids, la chirurgie esthétique, etc. Ils y sont mieux rémunérés, car ils n'ont pas à faire une prise en charge complète du patient. Ces activités sont toutes valables, mais elles réduisent les rangs des médecins de famille à service complet. Imaginons ce scénario: Le fermier John, âgé de 40 ans en 1967, consulte son médecin de famille en Ontario. Il se plaint d'un rhume dont il n'arrive pas à se débarrasser. Il crache de la salive verte. Le médecin examine ses oreilles, son nez, sa gorge et sa poitrine. La température de Jean est de 38°C et il a une respiration sifflante dans la partie inférieure gauche de sa poitrine. Le médecin diagnostique une pneumonie et lui remet une ordonnance de pénicilline. La consultation dure 10 minutes et, dans la monnaie d'aujourd'hui, le médecin est payé 40$ à l'acte. Les frais généraux du médecin incluent un téléphone à cadran, des tableaux en papier et le salaire d’une secrétaire qui gagne 5$ de l'heure. Le loyer est de quelques centaines de dollars. Les frais généraux représentent 10% de la facturation brute. Trois jours plus tard, John va mieux et recommence à cultiver. Déplaçons-nous en 2022. John a aujourd'hui 84 ans et profite d'une retraite bien méritée. En 1967, il serait mort, car l'homme canadien moyen mourait à 65 ans. Il souffre maintenant de diabète, d'une maladie pulmonaire obstructive chronique et d'hypertension artérielle. Ses reins sont défaillants, tout comme sa vue et son ouïe. Il prend neuf médicaments. Il est fatigué et est accompagné de sa fille, merveilleuse, mais fatiguée, qui le soutient. Il faut 45 minutes au nouveau médecin de famille pour voir et régler le cas de John. Sa médecin de famille est rémunérée 36$. Ses frais généraux sont de 30%, les taxes de 50%, soit un total de 12$ par 3/4 d'heure ou 20$ par heure ou 160$ par jour. Elle n'a pas de fond de pension, de congé de maladie ni de vacances payés. Elle n'a pas de régime de soins dentaires. Elle doit rembourser ses prêts étudiants (29 000 $ par an pour les frais de scolarité, plus la chambre et la pension, 10 000$ x 8 ans pour les études médicales). Total de 318 000$. Les maisons modestes coûtent un million de dollars. Elle peut travailler dans une clinique et voir six enfants enrhumés par heure. 36$ x 6= 216$. Soit 1700$ de salaire net par jour. Ou elle peut travailler dans un hôpital et gagner 1500$ net par jour. Dites-moi si le paiement à l'acte est viable à long terme ? La capitation En Ontario où je travaille, la solution passe par le système de capitation des organisations et des équipes de santé familiale (FHO et FHT). Je fais partie de ce système depuis 13 ans. Mes 1400 patients sont à 70% des patients de type John le fermier. Avec la capitation, tout le monde est gagnant. Le patient est gagnant, car le médecin peut consacrer tout le temps nécessaire à des problèmes complexes. Il ne s'occupe plus de problèmes mineurs qui ne nécessitent pas un médecin. Les soins sont gratuits et instantanés après les heures d'ouverture, de 17 h à 20 h en semaine et de 9 h à midi le samedi. Il existe des conseils téléphoniques instantanés et gratuits dans toutes les langues et pour les malentendants, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et 365 jours par an. Les patients n'ont pas à se rendre au cabinet du médecin de famille, à garer leur voiture et à attendre dans une salle d'attente infestée de germes. Ils peuvent régler le problème par téléphone ou par vidéo sécurisée. Les contribuables sont gagnants, car la capitation coûte moins cher que la rémunération à l'acte. Les politiciens et le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec sont gagnants, car il n'y a plus de patients orphelins. Les urgences gagnent, car elles ne sont plus utilisées pour les soins primaires à 300 $ par visite. Les médecins de famille sont heureux, car ils ne sont plus obligés de voir tous les problèmes. Parfois, un problème peut être traité par la secrétaire avec l'approbation du médecin, par l'infirmière, l'infirmière praticienne, ou l'assistante médicale. Ou encore par un pharmacien ou une clinique spécialisée. Le médecin de famille bénéficie également de congés payés et de congés de maladie. Avec le paiement à l'acte, vous devez voir le patient pour tout, sinon vous n'êtes pas payé. S'il y a une tempête, le médecin de famille est toujours payé. Pendant la pandémie, certains médecins rémunérés à l'acte ont vu leur salaire chuter de 80 %, mais avec la capitation, nous avons pu prodiguer des soins virtuels sans perdre un centime. Un changement difficile Pourquoi n'y a-t-il pas plus de capitation au Canada? Le changement est difficile. Je me souviens avoir eu la frousse lorsque nous avons commencé il y a 13 ans. Les médecins britanniques au Canada s'en méfient, car ils y ont échappé dans le Service national de santé (NHS) au Royaume-Uni. Le système de l'Ontario est différent de celui du NHS. Au Royaume-Uni, vous devez prendre tous les patients de votre région. En Ontario, vous pouvez en prendre autant que vous le souhaitez. Plus vous en prenez, plus vous gagnez. Par contre, le système ontarien a un inconvénient. Si votre patient se rend dans une clinique sans rendez-vous, vous devez payer 100%. Cela me coûte quelques centaines de dollars par mois parce que je suis un bon gestionnaire de temps. Vous pouvez aussi être un bon gestionnaire de temps, envoyez-moi un courriel pour connaître mon nouveau programme de 40 minutes Crazy Busy Doctor àdrjohncrosby@rogers.com.

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