Angita Pharma: Des pratiques commerciales qui soulèvent questions et préoccupations

Le syndic de l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ) a récemment ouvert une enquête sur plus de 200 pharmaciens en lien avec certaines pratiques commerciales d’un fournisseur de médicaments, a révélé le Journal de Montréal mardi.Le syndic enquête sur des ristournes qu’auraient obtenues des pharmaciens en échange de certaines informations qui pourraient permettre à ce fournisseur, Angita Pharma, de l’aider dans la vente de ses médicaments.La lettre du syndic envoyée aux pharmaciens et obtenue par le Journal de Montréal stipule que «la direction des enquêtes a été informée que des employés de la compagnie Angita Pharma auraient eu accès à de l’information contenue à vos dossiers patients».Le modèle d’affaires de cette entreprise repose sur la vente de molécules génériques destinées exclusivement aux patients détenant un régime privé d’assurance médicaments. L’entreprise compterait un peu plus de 55 produits dans son catalogue, tels que diverses formes de statines, du célécoxib ou du citalopram.Au cabinet de la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, on affirme qu’il «s’agit d’une pratique qui mérite certainement d’être questionnée» et que «c’est préoccupant». Le cabinet ajoute cependant vouloir «laisser l’enquête suivre son cours».L’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) souligne également que «s’il s’avérait qu’au terme de l’enquête menée par le syndic, des pharmaciens avaient donné accès à des données personnelles de patients à des fins commerciales, elle condamnerait toutes pratiques en ce sens».«Quant aux allocations professionnelles qui pourraient avoir été versées à certains pharmaciens, elles viennent renforcer la demande de l’AQPP maintes fois répétée au ministère de la Santé et des Services sociaux de les abolir sous leur forme actuelle, pour plutôt les inclure à même la rémunération versée aux pharmaciens, dans le cadre de la refonte du modèle actuel de rémunération», ajoute l’Association.L’avocat Paul Fernet, qui représente certains pharmaciens visés par l’enquête, appelle à la prudence. Dans un premier temps, il rappelle qu’il est question d’une enquête, mais qu’aucune plainte disciplinaire n’a été déposée jusqu’à présent.L’avocat ajoute, qu’à sa connaissance, aucune information nominative sur des patients n’a été volée ni vendue. Il estime donc qu’il ne faut pas faire d’amalgame entre l’enquête actuelle du syndic et des événements récents tels que le vol de données personnelles chez Desjardins, comme ce qui a été mentionné dans certains médias.Du côté d'Angita Pharma, l’entreprise a laissé savoir au Journal de Montréal que ses «aviseurs légaux sont d’avis qu’il n’y a pas eu d’infraction au code de déontologie».Les pharmaciens visés par l’enquête ont encore quelques jours pour transmettre les informations au syndic. Paul Fernet indique que les clients qu’il représente entendent y collaborer pleinement.

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