Achat de vaccins : Les infirmières réclament le pouvoir de s’approvisionner auprès des fabricants

Les infirmières qui pratiquent dans le domaine privé devraient pouvoir s’approvisionner en vaccins directement auprès des fabricants, sans passer par l’intermédiaire des pharmaciens, soutient l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ). L’OIIQ réclame l’intervention du ministre de la Santé et des Services sociaux, le Dr Yves Bolduc, afin de modifier le Règlement sur les conditions et modalités de vente des médicaments, car celui-ci interdit depuis 2007 aux infirmières d’acheter les vaccins dont elles ont besoin pour leurs patients auprès des fabricants, comme peuvent le faire les médecins.Ce règlement a été modifié par le gouvernement afin de régulariser l’achat et la vente de vaccins par les infirmières. « En vertu de la Loi sur les infirmières et les infirmiers, les infirmières ont le pouvoir de décider de vacciner et, au même titre que les médecins, elles devraient pouvoir s’approvisionner en vaccins là où il est le plus utile, le plus économique et le plus sécuritaire de le faire », a déclaré la présidente de l’OIIQ, Gyslaine Desrosiers. Les vaccins concernés par le litige ne sont pas ceux qui sont fournis gratuitement par les autorités de santé publique, comme le futur vaccin contre le virus de la grippe A(H1N1) ou celui contre l’influenza destiné aux personnes âgées de 60 ans et plus, a cependant précisé Gyslaine Desrosiers.Ce sont plutôt les vaccins destinés aux voyageurs ou celui contre l’influenza, mais destiné aux personnes de 2 à 59 ans. L’OIIQ cite deux exemples où la population aurait été perdante à cause de la réglementation actuelle. Le premier cas concerne une infirmière qui n’aurait pas été en mesure d’obtenir des pharmaciens 4 200 doses de vaccins lors de la dernière campagne de vaccination contre l’influenza.Le deuxième cas toucherait le vaccin contre le papillome humain (Gardasil), qui pourrait parfois coûter jusqu’à 30 % plus cher en pharmacie. « Le monopole actuel des pharmaciens n’est pas avantageux pour la population, a dénoncé Gyslaine Desrosiers. Le prix plus élevé des vaccins agit comme un ticket modérateur qui réduit l’accessibilité de la population à ce service, ce qui n’est pas concordant avec les différentes campagnes de promotion de la vaccination du ministère. »L’Ordre des infirmières exige l’intervention du ministre, car les discussions avec l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ) n’auraient rien donné, un peu plus d’un an après le début du litige, a ensuite déclaré Gyslaine Desrosiers à L’actualité pharmaceutique. La présidente de l’OPQ, Diane Lamarre, réfute cette accusation. « Nous sommes ouverts à trouver des solutions avec l’OIIQ aux problèmes qui peuvent survenir sur le terrain, a-t-elle expliqué.L’OIIQ nous cite toujours les deux mêmes exemples, mais refuse toutefois de nous donner les informations dont elle dispose et qui pourraient nous permettre de bien comprendre la situation. » Par exemple, sur la question du prix plus élevé du vaccin contre le virus du papillome humain, Diane Lamarre souligne que les pharmaciens sont en effet tenus de vendre les vaccins à un prix qui soit juste et raisonnable.« Mais il ne faut pas oublier que le prix des vaccins peut varier d’un distributeur à un autre ou en fonction des frais de livraison. Sans ce type de détails, il nous est impossible de nous prononcer. » Diane Lamarre déplore aussi le ton alarmiste de l’OIIQ. « Rien ne nous permet de croire qu’il y a présentement un problème d’approvisionnement de vaccins au Québec. Il est prématuré d’interpeller le ministre sur cet enjeu, alors que l’OPQ est ouvert à en discuter. »Pour commenter cet article : redaction@lactpharm.rogers.com

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