5 conseils aux futurs médecins de croisière

Depuis plus de 20 ans, le Dr Dan Ezekiel travaille comme médecin de croisière et voyage en Antarctique, dans les Caraïbes, en Amérique du Sud et en Méditerranée dans le cadre de sa pratique sur l'eau. «J'ai visité des régions du monde que je n'aurais probablement jamais vues autrement», déclare ce médecin basé à Vancouver. Employé par Holland America, Norwegian Cruise Line et Quark Expeditions (qui propose des croisières d'aventure vers le pôle Nord, l'Arctique et l'Antarctique à bord de brise-glaces et de navires renforcés), le Dr Ezekiel a passé six mois sur des navires pouvant accueillir jusqu'à 3000 personnes, bien qu'il préfère désormais effectuer des séjours d'un mois sur des navires plus petits.À lire aussi: Exercer la médecine en milieu carcéral: 4 aspects à considérerSi, comme lui, certains médecins travaillent de manière intermittente sur des navires de croisière en parallèle de leur pratique régulière, d'autres, comme le Dr Edward Dees, sont en mer pratiquement à plein temps. Médecin principal de Carnival Cruise Lines, le Dr Dees supervise une équipe médicale chargée de dispenser des soins de santé à toutes les personnes à bord du navire dont il a la charge. «L'attrait de la vie et du travail en mer est naturel pour certains, mais c'est un goût acquis pour d'autres, explique-t-il. Il s'agit d'une opportunité pour dépasser ses limites et se lancer dans l'aventure, en visitant des ports lointains et en vivant des expériences inoubliables et gratifiantes.»Si vous envisagez pratiquer la médecine à bord d'un navire de croisière, voici cinq points à considérer pour savoir si la vie en mer est faite pour vous.La sociabilité est essentielleSi vous espérez simplement faire votre travail et passer à autre chose ensuite, détrompez-vous. Sur les grands navires de croisière, il est courant que le médecin-chef soit l'hôte d'une table lors d'un dîner, invitant les patients et les personnes rencontrées sur le pont à se joindre à lui. «Les passagers veulent savoir ce que c'est que d'être médecin sur un bateau de croisière et entendre des histoires», affirme le Dr Ezekiel. Lors d'une soirée mémorable, il a même sauvé un passager qui s'étouffait à une table voisine. «Je suis intervenu immédiatement et j'ai été ovationné, s’amuse-t-il. Les gens se sentaient rassurés qu'il y ait un médecin à bord, et présent au dîner.»En dehors des heures de repas, les passagers aiment parler aux officiers; le fait d'être amical et accessible fait partie du travail. «Ils trouvent que c'est une vie passionnante, soutient le Dr Ezekiel. Et même si vous voulez aller regarder la télévision ou écouter de la musique après manger, si vous portez votre uniforme, les gens viendront vers vous et commenceront à vous poser des questions sur vous et vos aventures.»Ce ne sont pas des vacancesLe Dr Dan Zak, directeur médical de Quark Expeditions, s’assure que les médecins qu'il engage passent un bon moment, «mais ils doivent comprendre que ce ne sont pas des vacances». Ils doivent être disponibles 24 heures sur 24 pour à peu près n'importe quoi, même jusque tard dans la nuit. «Tous les médecins en font l'expérience au cours de leur formation, mais avec l'âge, ils peuvent perdre leur capacité à se réveiller en pleine nuit», confie-t-il. Selon une annonce de poste de Carnival publiée sur leur site internet, les médecins sont autorisés à voyager avec leur famille, mais «les réunions du capitaine, les réunions de sécurité, les exercices... (impliquent) que le temps passé avec votre famille risque d'être réduit. (Ce qui veut dire) que le temps passé avec votre famille pourrait ne pas correspondre à ce que vous aviez prévu».La grâce sous pressionPour les médecins de croisière, il est essentiel de savoir garder son sang-froid et réfléchir à tête reposée. «Un jour, un patient a perdu la vue d'un œil», raconte le Dr Simon Bryant, médecin à Canmore (Alberta), qui a voyagé dans l'Arctique et l'Antarctique en tant que médecin de croisière. «Il n'était pas possible de l'évacuer. Mais cela s'est finalement bien passé». Il faut s’attendre à traiter des affections allant de la plus bénigne à la plus grave, prévient-il. «Dès qu'on est sur l’eau, le mal de mer est fréquent.»Pour le Dr Zak, de Quark Expeditions, le principal critère d'embauche est que le candidat soit un médecin urgentiste en activité. Toutefois, même si vous ne cherchez pas à travailler sur un navire de croisière de type expédition, une formation en médecine d'urgence est un atout.Les casaniers ne doivent pas postulerPour un médecin de croisière, la meilleure partie du travail peut aussi être la pire: de longs voyages signifient être loin des amis et de la famille pendant une longue période. «J'adore voir ces endroits. mais ma maison me manque, c'est une arme à double tranchant», reconnaît le Dr Ezekiel. Il accepte donc désormais des contrats plus courts. De son côté, le Dr Dees, de Carnival Cruise Lines, insiste sur le fait que toute personne envisageant ce type de travail doit avoir un mode de vie flexible. «Il faut que la situation personnelle permette de passer des semaines loin de son domicile sans que ce soit une source de préoccupation», estime-t-il.À navire différent, expérience différenteSur un navire de croisière, il n'y a pas d'expérience standard pour un médecin de bord. «C’est l’une des extrémités du spectre de la médecine de croisière», observe le Dr Bryant à propos des croisières polaires de Quark Expeditions, qui ne peuvent accueillir que 160 passagers. «À l'autre extrémité, il y a les très grands navires qui accueillent 5000 à 6000 passagers.»En effet, il existe une telle myriade de possibilités de croisières qu’il est possible de se focaliser sur des détails comme la démographie et la taille du navire au moment de chercher une expédition. «Vous pouvez essentiellement choisir votre population de patients préférée en fonction de la destination, du type de navire et de la compagnie», assure le Dr Ezekiel.

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