27 000 $ d’amendes pour un ex-associé de Jonathan-Yan Perreault à Québec

Cette pharmacie située sur la rue de la Couronne à Québec a été la première dans laquelle Philippe Drouin a été associé à Jonathan-Yan PerreaultUn pharmacien de Québec aura payé cher sa relation d'affaire avec Jonathan-Yan Perreault et regrette cette épisode de sa vie qu’il qualifie aujourd’hui de «cauchemar».Philippe Drouin vient d’être condamné à verser 27 000 $ d'amendes par le Conseil de discipline de l’Ordre des pharmaciens du Québec pour avoir reçu divers avantages financiers de la part de McKesson Canada, Apotex et Sandoz Canada, entre 2013 et 2016.Philippe Drouin a obtenu son diplôme de pharmacien en 2009. Souhaitant devenir propriétaire, il entre en contact avec Uniprix. En 2011, le responsable du développement des affaires de la bannière l’informe que Jonathan-Yan Perreault est à la recherche d’un associé. Philippe Drouin, qui ne connaît pas son futur partenaire, le rencontre. Ils conviennent de s’associer à parts égales dans l’acquisition d’une première pharmacie sur la rue de la Couronne à Québec.Selon les termes de l’accord, Philippe Drouin s’occuperait de la gestion du laboratoire, alors que les comptables employés par Uniprix prendraient en charge les finances de la pharmacie. M. Drouin ne se fait pas assister par un conseiller juridique dans la réalisation des transactions, puisqu’il fait confiance à la bannière Uniprix et à M. Perreault. Quelques mois plus tard, ils achètent une deuxième pharmacie sur la rue Murray, à Québec, selon les mêmes termes. Chacun détient 50% des parts de chaque commerce.Formule d’adhésion avec McKesson CanadaLors de l’acquisition du premier établissement, Philippe Drouin signe une entente intitulée « Programme de conformité, Formulaire d’adhésion » avec McKesson Canada. Cet accord vise à favoriser la vente de médicaments génériques fournis par McKesson en conférant aux membres de la bannière Uniprix certains avantages de fidélisation aux produits achetés du grossiste. Le jeune pharmacien se fie entièrement aux représentations de la bannière quant à la légalité de cette entente.À lire aussi: Un prête-nom de Jonathan-Yan Perreault écope d’une amende de 19 500 $Dans le cadre de ce programme, il s’engage à acheter pas moins de 90% de ses médicaments génériques auprès de McKesson. En contrepartie, le fabricant lui retourne de l’argent sous forme de paiements. Toutefois, ceux-ci dépassent le montant d’allocations professionnelles permis à un pharmacien suivant la réglementation applicable à l’époque. Sur une période de plus de deux ans et demi, soit de mars 2013 à décembre 2015, Philippe Drouin reçoit illégalement de McKesson des avantages totalisant 164 849,47 $.Entente à son insu avec ApotexDans le jugement rendu par le Conseil de discipline, on relate qu’une deuxième entente est signée au nom de Philippe Drouin, à son insu, par son associé Jonathan-Yan Perreault, cette fois avec Apotex. C’est par l’entremise d’un représentant de ce producteur que M. Drouin apprend l’existence de cet accord qui prévoit le paiement de ristournes. Encore une fois, les avantages reçus dépassent le montant des allocations professionnelles permis à un pharmacien.Sur une période d’un an et demi, soit entre septembre 2014 et avril 2016, la pharmacie de la rue de la Couronne reçoit illégalement de la part d’Apotex Inc. des avantages totalisant 18 727,34 $, et la pharmacie Murray, 11 048,42 $.Des caisses de médicaments périmésEn janvier 2014, la pharmacie de la Couronne reçoit un autre type d’avantage illégal, soit un rabais sur l’achat de médicaments de la part de Sandoz Canada Inc. pour un total de 54 680,18 $. Cette transaction est conclue par Jonathan-Yan Perreault. Les médicaments sont ensuite expédiés à la pharmacie de la Couronne, le tout à l’insu de Philippe Drouin.Or, la majorité du contenu des caisses est périmé. Néanmoins, une facture émanant de la pharmacie de Jonathan Perreault est transmise à la pharmacie de la Couronne, que cette dernière doit acquitter. Philippe Drouin estime avoir vendu seulement entre 20 et 25 % de la commande Sandoz, ce qui est corroboré par les documents transmis par M. Perreault au syndic dans le cadre de l’enquête à son endroit. Le reste a été détruit.Sorti du cauchemar Dès les premiers mois d’opérations, la pharmacie de la rue de la Couronne a éprouvé des problèmes de liquidités. Jonathan-Yan Perreault a alors suggéré à son associé de placer celle-ci dans un syndicat bancaire constitué d’autres pharmacies lui appartenant. Philippe Drouin dit ne pas avoir eu d’autre choix que d’accepter cet arrangement. Une comptable s’occupait des finances de toutes les pharmacies composant le syndicat bancaire, y compris celles dont il était copropriétaire.Au fil du temps, M. Drouin a constaté qu’il ne contrôlait rien en lien avec les finances de ses propres pharmacies dont il était co-actionnaire à 50%. La relation d’affaires entre lui et M. Perreault a pris fin lorsque ce dernier a été radié de l’Ordre. Une entente a été finalement conclue en août 2018 après deux ans de négociations. Pour y parvenir, il a dû engager un avocat et un comptable. Ces services lui ont coûté très cher. Aujourd’hui, Philippe Drouin détient 100 % des actions des deux pharmacies de la Couronne et Murray, et il en a acquis quatre autres en association avec son épouse.Avec le recul, il réalise qu'il fait confiance aux mauvaises personnes et il tire des leçons importantes de cette mauvaise expérience avec Jonathan-Yan Perreault. La plainte et le processus disciplinaire à son endroit ont eu de lourdes répercussions sur lui. Il a ressenti énormément de stress, en plus d’avoir dépensé des sommes importantes en frais d’avocat.Aujourd’hui, il dit faire preuve d’une plus grande vigilance et ne fait plus aveuglément confiance aux bannières. Il s’assure lui-même que toute la documentation qu’il signe est conforme à la réglementation applicable. Au moins deux de ses pharmacies de Québec sont toujours membres d’Uniprix.Amendes totales de 27 000$Même s’il a été manipulé par Jonathan-Yan Perreault et que beaucoup d’arrangements lui ont échappé, Philippe Drouin a quand même été poursuivi par le Conseil de discipline pour avoir reçu des avantages se montant à 249 305,41 $. Il a plaidé coupable aux faits qui lui ont été reprochés et exprimé des regrets sincères. Le Conseil lui a infligé des amendes pour les quatre chefs retenus contre lui pour un montant global de 27 000$.

27 000 $ d’amendes pour un ex-associé de Jonathan-Yan Perreault à Québec

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